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Histoire des radios à Tahiti

L’histoire radiophonique de Tahiti débute officiellement en 1949 avec la création de Radio Tahiti, fruit d’une décision politique de François Mitterrand, alors ministre de la France d’Outre-mer. À ses débuts, la station propose trois heures d’émissions quotidiennes, avec pour objectif de renforcer la présence française dans le Pacifique. Elle intègre rapidement les structures métropolitaines : RFOM en 1954, SORAFOM en 1955, puis OCORA en 1962, avant de faire partie de l’O.R.T.F. en 1964. À la dissolution de cette dernière en 1974, Radio Tahiti devient FR3 Tahiti en janvier 1975, avant de passer sous l’égide de RFO (Radio Télévision Française d’Outre-mer) en décembre 1982.

Cette période est marquée par un monopole de diffusion, dans lequel la radio d'État occupe une position centrale. Pourtant, cette hégémonie sera bousculée au début des années 1980 avec l’arrivée des radios libres.

En août 1981, Radio Tahiti Maintenant (futur Radio Tiare, puis Radio 1) voit le jour, rompant avec le monopole de RFO. Née dans un esprit de liberté porté par l’élection présidentielle de François Mitterrand, elle illustre l’essor de la bande FM en métropole comme en Polynésie. Fondée par quatre amis, cette radio pionnière, bricolée avec des moyens modestes, propose une programmation musicale continue, répondant aux attentes d’une jeunesse polynésienne avide de nouveauté.

En parallèle, d’autres radios émergent. Radio Papeete FM106, fondée par le syndicat d’initiative Pare Nui en 1983 sous l’impulsion de Maco Tevane, se spécialise dans la promotion de la culture et de la musique tahitienne. Elle fonctionne grâce à l’engagement de bénévoles puis d’un petit noyau de professionnels. Parmi ses figures marquantes, on retient Danou Heuea, animateur dès 1985.

Enfin, en 1982, Radio Tahiti Api (RTA), rattachée au Tahoera'a Huiraatira, commence ses émissions. Plus politisée, elle se distingue par la qualité de ses programmes musicaux, incluant même de la musique classique, et propose une information locale dense issue de sources telles que l’AFP ou La Dépêche de Tahiti.

À partir de 1985, le paysage radiophonique polynésien est définitivement transformé. Le monopole d’État est rompu, la pluralité s’installe, et les voix polynésiennes trouvent enfin une diversité de canaux pour s’exprimer.